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Aaton

Aaton

Balado Aaton (4:58)

Note : Les informations placées entre crochets décrivent les ambiances sonores ainsi que certains sons spécifiques et ponctuels

[Ambiance d’une foule à un festival. Rires]

Narratrice : Cet été, j’ai assisté à un festival de musique complètement malade ! Avec mon téléphone, je me suis amusée à tourner des entretiens avec mes amies. Je leur ai posé plein de questions au courant de la journée : c’est quoi ta chanson préférée de l’été ? Est-ce que tu peux la chanter pour moi ?

[La foule crie et applaudit]

La chanteuse du groupe : Je vous entends pas ! Plus fort !

[Le bruit de la foule s’intensifie. Musique pop au loin]

Narratrice : Oh… j’aimerais tellement y retourner !

[Arrêt de la musique du festival. Début de l’indicatif musical : mélodie douce au piano]

Narratrice : Comme beaucoup des festivaliers autour de moi, j’ai capté le spectacle de mon groupe préféré sur mon cellulaire. En plus de tourner de belles images, j’ai de la chance que mon téléphone intelligent enregistre aussi du bon son !

Mais à partir de quel moment est-ce que les cinéastes ont pu enregistrer des images et du son en même temps, sans être restreints par un câble dérangeant reliant la caméra et l’enregistreur sonore ?

[Fin de la musique introductive. Début d’un solo de batterie]

Narratrice : En 1988, le documentariste canadien André Gladu s’est rendu dans la ville de La Nouvelle-Orléans pour le tournage de son long métrage Liberty Street Blues.

Cette ville située aux États-Unis n’a nulle autre pareille : grâce à sa culture riche, La Nouvelle-Orléans est connue pour ses festivals et sa musique.

[Musique jazz qui accompagne toute la suite de la narration]

Narratrice : Pour saisir la scène jazz de cette ville unique, André Gladu et son équipe de tournage ont choisi la Aaton 16mm.

La société Aaton est créée en France par l’ingénieur cinéphile Jean-Pierre Beauviala en 1971. Beauviala souhaite trouver une solution pour tourner des films sur le vif. Suite à deux ans d’essais et de recherches, la firme française lance la Aaton 7 en 1975, une caméra conçue pour être posée sur l’épaule de l’opérateur. Surnommée « un chat sur l’épaule », la Aaton 7 est une caméra légère faisant environ la même taille et le même poids que l’animal de compagnie. Enfin, cet appareil silencieux peut être synchronisé avec un enregistreur sonore, sans câble !

Cette nouvelle caractéristique de la Aaton a contribué à l’évolution du cinéma documentaire. As-tu déjà entendu parler du cinéma direct, un mouvement qui a marqué l’histoire du cinéma québécois ?

[Fin de la musique jazz. Transition vers une musique de jazz en extérieur]

Narratrice : L’objectif du cinéma direct était de capter la parole et le corps d’individus de façon authentique et sans artifice lors de leurs activités quotidiennes. Tourné à l’aide d’une équipe restreinte, Liberty Street Blues s’inspire des pratiques des cinéastes du direct.

L’équipe se prépare rapidement pour leur tournage sans éclairage artificiel, sans trépied et sans scénario prédéfini. Avant de s’immerger dans une parade animée, le directeur de la photographie Martin Leclerc charge la Aaton avec une pellicule 16mm et insère la batterie avec l’aide de son assistante. Ensuite, il place la caméra sur son épaule puis il colle son œil sur le viseur afin de voir le cadre. Il agrippe la poignée en bois de la caméra pour la guider ; l’autre main ajuste la mise au point.

L’équipe est prête à se plonger dans la parade afin de capter l’esprit de la fête. Leclerc cadre de façon spontanée ; il réagit à la foule de danseurs, de musiciens, et d’habitants de tous âges qui l’entoure. Comme l’équipement sonore n’est plus lié à la caméra par un câble, le preneur de son et le caméraman sont libres de se déplacer dans la foule, sans limiter le mouvement de l’autre.

Ainsi, toujours posée sur l’épaule du directeur photo, la Aaton permet au caméraman d’être au plus proche de ce qu’il filme, sans risquer que les musiciens et les danseurs trébuchent sur un fil !

[Retour au festival de musique du début. Rires]

Narratrice : Danse avec moi !

Alors que je tourne ma première expérience de festival entièrement sur mon téléphone, il y a cinquante ans, une pionnière du cinéma direct aurait pu tourner cette scène aussi… avec un chat, ou bien une Aaton sur l’épaule !

[Retour de l’indicatif musical]

Narratrice : Viens approfondir tes connaissances sur cette caméra dans la section découvre les caméras.